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Patrick Modiano

Patrick Modiano

Le Prix mondial 2010 de la Fondation Simone et Cino del Duca a été attribué à Patrick Modiano.

Le Prix mondial de la Fondation Simone et Cino del Duca, de 300 000 euros, est destiné à récompenser ou à mieux faire connaître un auteur français ou étranger dont l’œuvre constitue, un message d’humanisme moderne. Après avoir récompensé des personnalités littéraires telles que Jean Anouilh, Jorge Luis Borges, Mario Vargas Llosa et, en 2009, Milan Kundera, le Jury a décidé de remettre le Prix mondial 2010 à Patrick Modiano.

Avec ce Prix, j’ai la même impression qu’au moment où j’ai commencé à écrire, celle de m’introduire dans un milieu en compagnie de personnes qu’on admire, comme Borges. Et ce qui m’émeut dans ce Prix, c’est qu’il n’est conforme à rien. »
Patrick Modiano, entretien avec Hélène Carrère d’Encausse,
mai 2010

Film de présentation de Patrick Modiano

Depuis plus de quarante ans, la « petite musique de Modiano », dont parlent ses critiques, n’a jamais cessé de résonner. Auteur d’une trentaine de romans dont un Prix Goncourt, Patrick Modiano a occupé continuellement une place centrale dans le paysage littéraire français. Jusqu’à son dernier roman, L’Horizon, paru cette année, ses œuvres ont toujours été saluées par la critique et classées parmi les meilleures ventes du moment.

 Patrick Modiano, ce Prix littéraire récompense une œuvre et vous avez une œuvre véritable. Votre dernier roman englobe le reste de votre œuvre et ouvre une porte vers l’horizon. Ce que nous avons voulu saluer avec vous, Patrick Modiano, c’est un esprit non-conformiste et libre.
Hélène Carrère d’Encausse,
Secrétaire perpétuel de l’Académie française,
Présidente du Jury du Prix Mondial 2010
Je ne suis rien. Rien qu’une silhouette claire...
Rue des boutiques obscures, 1978

Né à Boulogne-Billancourt, en région parisienne, le 30 juillet 1945 dans « les ruines de l’Occupation », Patrick Modiano passe une enfance chaotique entre les tournées de sa mère, comédienne flamande, et les absences inexpliquées de son père, juif italien. Ses origines troubles, l’atmosphère d’après-guerre, les « affaires douteuses » d’un père dont il découvre vers onze ans le vrai patronyme, la disparition de son frère Rudy en 1957 marqueront l’œuvre du futur écrivain.

J’ai donc toujours eu l’impression que ma naissance était liée à la guerre et que j’étais né parmi les ruines.
Entretien chez Gallimard, 4 mars 2010

Ballotté de collège en pension, l’écriture devient une échappatoire. Alors élève de terminale au Lycée Henri-IV, il prend des cours particuliers de géométrie avec Raymond Queneau qui devient un ami fidèle et l’introduit dans le monde littéraire. Après son baccalauréat, Patrick Modiano se consacre exclusivement à l’écriture. Son premier roman, La Place de l'Étoile, paraît chez Gallimard en 1967.

Écrire était un recours pour moi. Je n’avais pas fait d’études. Je n’avais pas de cercle familial, ni de centre de gravité. Je ne voyais pas quoi faire d’autre.
Entretien pour Le Temps, 13 mars 2010

La Place de l’étoile connaît un succès immédiat, couronné par les prix Roger Nimier et Fénéon. En 1970, Patrick Modiano épouse Dominique Zherfuss avec qui il aura deux filles, Zina et Marie. En 1978, il obtient le prix Goncourt pour Rue des boutiques obscures. Il tiendra un rythme de publication régulier jusqu’à la parution, cette année, de son dernier roman, L’Horizon. Parallèlement, il écrit pour le cinéma. En 1974, il participe à l’écriture du film Lacombe Lucien de Louis Malle et rédige le scénario du film de Jean-Paul Rappeneau, Bon voyage, sorti en 2003.

Je préfère suggérer les choses, en laissant des ombres. Au cinéma, l’œil se pose instinctivement vers les zones de pénombre pour mieux voir.
Entretien pour Le Temps, 13 mars 2010

Tout au long de son œuvre, se déclinent les thèmes obsédants du vide, de l’absence et de la bizarrerie. Dans un Paris minutieusement cartographié, s’égarent des personnages aux contours flous. Toujours en quête de leur identité, les héros modianesques mènent un combat incertain contre l’oubli.

Je n’ai jamais choisi le matériau de mes livres. J’ai dû écrire non pas avec ce que je suis, c’est-à-dire quelqu’un de banal et heureux, mais avec ce que le destin a fait de moi.
Rencontre avec Patrick Modiano, Jérôme Garcin,
Le Nouvel Observateur, 2 octobre 2003

Bibliographie