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Michel Haïssaguerre

Michel Haïssaguerre

Le Prix scientifique 2010 de la Fondation Lefoulon-Delalande est remis au professeur Michel Haïssaguerre.

Film de présentation de Michel Haïssaguerre

Le Grand Prix scientifique 2010 a été attribué au chercheur français, Michel Haïssaguerre, pour ses découvertes révolutionnaires dans le domaine des arythmies cardiaques, et notamment pour ses travaux sur les causes et le traitement des fibrillations auriculaire et ventriculaire.

Ce prix permettra de financer la création du LIRYC – L’Institut de RYthmologie et modélisation Cardiaque, un projet dont Michel Haïssaguerre est l’un des principaux initiateurs. Cette institution de niveau mondial, consacrée à l’étude des dysfonctionnements électriques cardiaques permettrait, par la mutualisation des compétences de divers laboratoires européens, d’engendrer des progrès majeurs et de réduire de plusieurs milliers le nombre de victimes de cette pathologie.

Michel Haïssaguerre est né en 1955 à Bayonne (France). Titulaire d’une maîtrise de Biologie Humaine, il obtient son doctorat en médecine, en 1982.

En 1984, il est alors nommé Chef de Clinique des Universités et Médecin Assistant des Hôpitaux de Bordeaux et obtient parallèlement le Certificat d’Etudes Spéciales de Cardiologie.

Il est actuellement Professeur à l’Université Victor-Segalen Bordeaux 2 et dirige le département des arythmies cardiaques au Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux (Hôpital Cardiologique du Haut-Lévêque).

Auteur de plus de 400 publications et membre de diverses sociétés savantes, il est le lauréat de prestigieuses distinctions telles le Nylin Medal Swedish Royal Society of Cardiology en 2002, le Best Scientist Grüntzig Award de la Société européenne de cardiologie en 2003, le Pioneer Award de la Société nord-américaine de cardiologie en 2004, le Mirowski Award pour ses travaux d’excellence en cardiologie clinique et électrophysiologie en 2009, et le Prix de Médecine Louis-Jeantet, en 2010.

Travaux sur la genèse et le traitement des fibrillations auriculaire et ventriculaire

La fibrillation auriculaire est la principale cause des accidents vasculaires cérébraux emboliques.
Michel Haïssaguerre en a étudié la genèse en dressant une « cartographie du cœur ». Il a ainsi été le premier à constater que les troubles électriques qui étaient à l’origine de la maladie ne se situaient pas dans l’oreillette, comme on l’a longtemps pensé, mais plus en amont, dans des cellules situées dans la paroi externe des veines pulmonaires.
Confirmée par de très nombreuses cliniques dans le monde, cette découverte a permis l’élaboration d’une nouvelle thérapie fondée sur l’exclusion, par cryothérapie ou par radiofréquence, des cellules responsables de la fibrillation auriculaire.

En 2009, 150 000 personnes ont bénéficié de ce traitement dont les indications sont en progression croissante.

La fibrillation ventriculaire est responsable de 80% des morts subites de l’adulte (350 000 personnes/an en Europe). Michel Haïssaguerre et son équipe en ont cherché les causes à nouveau par cartographie, en dépit des difficultés dues au caractère foudroyant de ce trouble, qui nécessite une défibrillation immédiate par choc électrique. Ils ont montré que ces « tornades électriques » naissent dans le tissu dit « de Purkinje », qui ne représente qu’une fraction infime (2%) de la masse cardiaque. Des essais cliniques ont validé cette découverte. La thermoablation focalisée des cellules de Purkinje a totalement éliminé l’arythmie des patients, confirmant leur responsabilité et permettant d'envisager des traitements médicamenteux innovants ciblant ces cellules.

LIRYC – Institut de Rythmologie et Modélisation Cardiaque

Le Grand Prix scientifique contribuera à financer la création d’un institut de recherche sur les troubles de l’électricité cardiaque, le LIRYC, à l’Hôpital Xavier Arnozan (Pessac), un projet initié par l’Université et le CHU de Bordeaux en concours avec la Région Aquitaine et la Mairie de Bordeaux. La France ne possède, à l’heure actuelle, aucune structure nationale de recherche expérimentale, computationnelle et de bio imagerie dévolue à cette pathologie alors que l’Europe abrite de multiples laboratoires dispersés, et que paradoxalement les disciplines impliquées sont des domaines d’excellence en France.

Le projet consistera à mettre en place les équipements scientifiques absents de notre pays (optical mapping, modelling…), et à les associer à des équipes de cardiologie, imagerie et modélisation de niveau international, afin de constituer un institut unique en Europe.

Le but essentiel sera la compréhension et le dépistage-prévention des fibrillations cardiaques. Tout gain même modeste (10-20%) dans cette pathologie réduirait de plusieurs milliers le nombre consternant des victimes, et réaliserait une avancée majeure de la recherche médicale.